L'espèce loup


Le loup est un mammifère de l'ordre des carnivores. Quand on parle de loup, on parle de Canis lupus. Le loup présent dans le Mercantour est le Canis lupus lupus, de petit gabarit. L'interfécondité du chien et du loup laisse supposer des origines communes entre les deux animaux.


Alimentation 

Ce sont les adultes qui vont initier les louveteaux au goût de la viande en leur présentant les animaux tués alors qu'ils sont toujours dans la tanière. Il apprendra plus tard à chasser. Les loups chassent en groupe pour que toute la meute puisse se nourrir. Leur technique de chasse montre à quel point cette espèce est intelligente. C'est cette intelligence qui fait que les bergers, s'ils ne surveillent pas assidûment leur troupeau, surtout la nuit par temps de brouillard, ne peuvent que constater les dégâts le lendemain. Le loup attaquant souvent les individus esseulés, il arrive que le troupeau lui-même ne remarque rien. Néanmoins, la nourriture principale du loup sont les ongulés sauvages (chevreuils, chamois, mouflons...) l'attaque des brebis ne constitue a priori qu'une faible partie de la ressource alimentaire. Le loup consomme en moyenne 3 à 4 Kg de viande par jour


Reproduction 

Le loup vit en meute. Une de ses originalité est présenter dans ses rangs un seul couple reproducteur, dit dominant, constitué du mâle et de la femelle alpha. Cela limite donc le nombre d'individus au sein d'une meute. La femelle peut se reproduire à l'âge de deux ans, et le mâle à trois ans. En moyenne, 5 jeunes seront mis au monde.
L'interfécondité avec les chiens donne la possibilité d'obtenir des individus hybrides et fertiles. C'est un point à ne pas négliger. En effet, une installation dans la durée des loups sur le territoire de l'arc alpin pourrait donner lieu à une augmentation du nombre de ces hybrides, qui pourraient représenter une menace supplémentaire pour les troupeaux. N'oublions pas que les chiens errants tuent beaucoup plus que les loups.


Un superprédateur 

Le problème que posent les jeunes loups qui commencent à chasser, c'est qu'ils tuent par jeu : c'est la phase d'apprentissage. C'est à ces moments que les pertes pour les bergers sont les plus importantes. En effet, un loup à maturité tue pour se nourrir : il choisit sa proie, la tue, la consomme et s'en va du lieu de l'agression. Néanmoins, il lui arrive parfois de tuer plus que nécessaire, soit pour ne consommer que les morceaux de choix, soit pour faire une réserve.

Mais il ne faut pas voir le mal partout : le loup, comme tout prédateur, contribue à éliminer les individus les plus faibles, les malades : il contribue à limiter les épidémies. De plus, là où certains herbivores prolifèrent, détruisant la flore locale, le loup est un bon catalyseur pour endiguer la prolifération de ces espèces.
Car, contrairement à une idée reçue, c'est la population d'ongulés sauvages et par extension la population de proies qui régule la population de loup. En effet, quand la ressource en nourriture est insuffisante, les naissance seront limitées.


La territorialité du loup 

Ce qui inquiète le plus les éleveurs, c'est la prolifération du loup. Les meutes installées dans le massif du Mercantour ont une taille moyenne de 5 à 6 individus, petite taille qui est dû à des massifs forestiers discontinus. L'espace vital de la meute est variable selon la nourriture disponible et la surface forestière. Le loup marque son territoire en général bien délimité. La surface d'un territoire occupé par les loups peut varier entre 110 et 625 km². En l'occurrence, il est en moyenne de 200 km² dans le Mercantour.

En plus de la meute, la population compte des individus solitaires. Le territoire de la meute est bien défini, et si généralement la meute ne bouge pas, il arrive que celle-ci se déplace pour aller s'installer sur un territoire non colonisé, surtout en période de grande disette. Et contrairement à ce que beaucoup de gens mal informés croient, ce n'est pas le loup qui règle le niveau de population de ses proies : c'est bel et bien l'inverse. Si la population d'ongulés sur le massif du Mercantour venait à baisser, la population de loup en subirait un sérieux préjudice. La France n'est pas le seul pays ayant connu une récente recolonisation : c'est aussi le cas de l'Allemagne, de la Finlande, et même d'Israël…

S'il est un débat qui anime les chaumières, c'est bien celui de la réintroduction de l'espèce dans le parc. Si les données biologiques sur l'animal ne permettent ni de prendre partie de cette hypothèse, ni de la rejeter, il s'avère néanmoins que certains chiffres parlent d'eux-mêmes : un loup passe environ 30% de son temps à se déplacer, et il est capable de se déplacer 50 km sans s'arrêter, parcourant ainsi parfois jusque 150 km par jour… De plus, c'est un animal capable d'opérer une migration annuelle de 800 km, ce qui est considérable.

La structuration du groupe

Quand ils seront suffisamment âgés, ils se mêleront aux plus âgés. La régulation de la population de la meute se fait de manière naturelle : les moins résistants succombent au froid ou à la faim.

Histoire et sociologie  | Biodiversité et développement durable | Polémiques liées au loup | L'espèce loup | Réalités du pastoralisme | Le loup et la loi | Ressources sur le loup | Accueil | Le site nature-chasse